A la casserole Draky! (a) [PV]

La journée d'Eleanor Lawliet s'est déroulée d'une façon semblable à celle aux jours antérieurs. Elle s'est levée tôt pour déjeuner, prendre sa douche, faire les lits d'une façon parfaitement agaçante -aucuns plis- et elle a aussi rajouté des choses sur la liste de courses accrochée au frigo par un aimant puis elle est partit en cours. Lorsqu'elle est rentrée à onze heure, elle a cuisiné pour toute la petite famille en préparant la table, et les a attendu pour manger. Puis elle a fait un peu de ménage -étant énormément maniaque, et elle a ôté les chaussettes et caleçons des garçons qui traînaient partout dans le grand appartement. Et encore les cours. Le soir en rentrant, elle a fait un peu de révisions puis des pâtisseries, dont les préférées de Drake. D'ailleurs, lorsque ce dernier est rentré elle lui a préparé un bon bain moussant avec un peignoire doux et moelleux, plié soigneusement et posé sur une chaise près de la baignoire. Et croyez-moi ou non, mais après une telle journée, sa coiffure -un chignon assez strict et avec aucune mèche de cheveux à l'extérieur- est restée intact comme au petit matin! N'est-ce pas agaçant de voir cela?

Oui, Eleanor Lawliet fait partie de l'une de ces femmes qui ont tout pour elles. Fille d'une riche famille Anglaise, ses désires ont toujours été des ordres. Elle étudie dans une grande université -tout comme son cher papa l'a fait avant elle. Elle sait cuisiner, elle fait tout le ménage, sait très bien repasser les vêtements, draps, et rideaux; et en plus de cela, elle possède une beauté époustouflante et un fiancé. Ella se voit dans pas longtemps mariée avec des enfants mais sous toute cette parfaite petite vie se cache bien des choses... Comme le fait qu'elle n'a jamais encore couché avec son fiancé et qu'ils font chambre à part! Parfois, en secret, elle se demande s'il ne serait pas homo... Aucun homme ne pourrait résister au charme qu'elle dégage et pourtant, Drake résiste! Une autre fois, elle s'est dit que peut-être il attend le mariage, mais non, ce serait absurde et en plus il est certainement plus vierge depuis bien longtemps. Eleanor compte bien ne pas baisser les bras, elle est déterminée et elle arrivera bien à se faire son fiancé un jour! Elle l'espère, car leur situation est vraiment étrange. Depuis si peu de temps ensembles et on dirait déjà un couple dépassant la cinquantaine et en pleine crise. Mais heureusement qu'un sourire peut cacher ce petit soucis aux voisins.

Il est vingt et une heure. Il n'y a rien à la télévision, Eleanor a déjà vérifié toutes les chaînes donc c'est le moment pour tenter une nouvelle approche avec son Draky d'amour. Elle ôta sa belle robe signée Oscar De La Renta pour la remplacer par une petite nuisette de soie et dentelles rouge -couleur de l'amour mais aussi du désir- Victoria's Secret, se remit une petite touche de rouge sur les lèvres puis traversa le couloir pour s'infiltrer dans la chambre de son bien aimé. Ce dernier ne fut certainement pas surprit de la voir débarquer, il a prit l'habitude. Miss Lawliet lui adressa un sourire ravissant et tourna le bouton pour tamiser la lumière. Elle s'approcha de la façon la plus sensuelle qu'elle peut tout en détachant ses longs cheveux ondulés qui se libérèrent de son chignon pour retomber en une cascade sur ses épaules nues et dans son dos. Ses mains allèrent se déposer délicatement sur le satin des draps de Drake et elle le rejoignit sur le lit, à quatre pattes, d'une démarche féline en prenant bien soin de le fixer tout au long. Ella est habituellement sérieuse, mais la nuit elle n'est plus la même, du moins, pour séduire. Elle déposa un doux baiser sur les lèvres de son amour, se posa à califourchon sur lui et se baissa avec l'élégance d'une danseuse classique pour approcher ses lèvres près de l'oreille de mister McEwen et lui susurrer à l'oreille:

- Ne me dis pas que tu n'as pas envie de moi, Drake.

C’était inimaginable à quel point Eleanor était énergique. Elle savait tout faire, elle ne ratait rien, elle réussissait tout. La femme parfaite. Comment cela était possible ? Drake n’en savait rien, car elle n’avait aucun secret, elle était simplement comme ça. Comme chaque jour, elle s’occupait de tout, et elle réussissait parfaitement à allier le mot perfection avec tout ce qu’elle entreprenait. Ca pouvait même paraitre agaçant, pour tout le monde. Comment son père avait pu dégoter la perle rare, sans qu’elle n’ait un effet conséquent sur son fils. Elle avait tout pour elle, elle était belle, même splendide, elle était intelligente, énergique, elle s’occupait de la maison, elle ne faisait rien au hasard tout était parfaitement calculé, et ses parents avaient de quoi être fier d’elle. Alors pourquoi lui ? Pourquoi Drake, le garçon écrivain, rêveur, qui n’avait aucun sens des convenances, qui se laissait vivre, et qui vivait d’ailleurs bien comme ça.

Aujourd’hui, alors qu’il se levait comme d’habitude très tard, elle avait encore fait tout ce qu’il fallait. Une vraie tornade. Elle aurait fait chavirer le cœur de n’importe qui. Mais pas celui de Drake. Peut être parce qu’elle se rapprochait trop de la perfection, à moins de l’incarner. Peut-être était-ce ce mariage forcé qui le retenait ? Non puisque même au départ, il n’avait pas accroché, ce qui était tout l’inverse de la belle Lawliet. Il s’était toujours refusé de faire quoique ce soit qui ressemble à un couple avec elle. Ainsi, il ne l’embrassait jamais lui-même, c’était toujours le contraire, il ne lui prenait jamais la main, il marchait les mains dans les poches à côté d’elle. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne lui reprochait rien, et il se sentait quelque part coupable, parce qu’elle n’était pas dupe, il le savait. Il se contentait alors de passer ses journées sur son ordinateur, pour éviter de faire quelque chose de force qui le dérangeait. Il était comme un pantin, une marionnette, il ne disait rien, se contentait de laisser faire les choses, ignorant les demandes qu’elle faisait à son égard, essayant par le laxisme, de se montrer mécontent. Mais ça n’alertait personne.

Comme chaque soir, notre petit écrivain torturé, était dans sa chambre, allongé sur son lit, en train de lire un bouquin. Venant de finir celui-ci, toujours en jean, et t-shirt, ayant bien sur laissé son bain, que lui avait préparé sa chère fiancée, à son grand frère, qui lui en raffolait, il avait toujours ce style débraillé, d’un ado en pleine crise. Il était persuadé de passer la soirée tranquille. Ce pourquoi, il s’avança sur son lit, s’asseyant sur celui-ci, ayant en tête de se mettre à l’aise pour la nuit, se changeant, pour revêtir un caleçon propre. Mais il n’eut pas le temps de le faire… Il venait de repenser à Bunny. C’était bien elle qui occupait toutes ses pensées actuellement. La rencontre dans le café avait été des plus tumultueuses, mais quelle rencontre spéciale. Il avait tout de suite senti qu’elle était différente, il se sentait d’ailleurs différent avec elle, ne sachant pas comment parler, lui qui pourtant était à l’aise avec les mots, puisqu’il était écrivain. Tomber amoureux, c’était possible ? Oui, mais pas en le forçant. C’était pour ça qu’aimer Bunny ne lui posait aucun problème. Aucun ? Si…Bien sur, Eleanor existait et faisait partie de sa vie, il ne pouvait la balancer surtout que son père… il en serait fou furieux. Des fois, il avait envie de lui balancer que ses frangins, les jumeaux, ils entretenaient une relation incestueuse, mais qu’il ne disait rien…C’est sur il n’était pas au courant… Enfin… Il se passa une main dans les cheveux, quand débarqua sa fiancée parfaite. Dans un drôle d’accoutrement, il faut l’avouer, sexy, mais ça ne lui faisait aucun effet. Il savait qu’elle tenterait une fois de plus de le rendre fou d’elle…C’était pas gagné. Pourtant elle y mettait du sien…

Elle s’approchait de lui, sensuellement, n’importe quel homme en aurait été fou. Bon, il n’était pas insensible, du coup, elle arrivait tout de même à le faire rougir, lui qui avait du mal dès que les femmes prenaient les choses en main, mais c’était au moment fatidique, que ça coinçait. C’est pourquoi, il décidait toujours de faire comme si de rien n’était. Elle lui murmurait ces mots à son oreille, qui résonnaient dans sa tête. La seule chose qui pourrait le faire craquer, c’était que par compassion, il s’imagine qu’elle était Bunny. Là c’était sur que ça fonctionnerait. Mais en avait-il vraiment envie ? Du coup, il soupira. Et comme d’habitude, il sortit la phrase de trop :

« Je suis fatigué Eleanor. Inutile de me faire un café, je n’ai pas d’inspiration pour mon bouquin ce soir. »

Il avait le chic de rendre les choses étranges, il parlait toujours des choses qui n’avaient rien à voir, il était à côté de la plaque. Bien sur c’était fait exprès.

Elle se releva d'un coup sec. Eleanor venait de se donner à fond afin de pouvoir obtenir de son fiancé au moins une relation sexuelle mais celui-ci trouva une excuse qu'il ne cesse de lui répéter chaque soir. C'est dingue ça! Tout homme normalement composé n'aurait même pas réfléchit et aurait sauté sur la belle Ella et sa démarche féline mais Drake, lui, est complètement... Indifférent! Qu'est-ce qui ne va donc pas? Il est homo, c'est ça hein! Mais qu'il le dise! Ou alors.. Il préfère les blondes, voir les rousses. Il y a bien une raison à cela. Peut-être qu'il est aveugle en fait... Non impossible, il ne serait pas écrivain sinon. Mais seulement, est-il vraiment humain? Est-il nez dans un chou comme tous les autres garçons ou bien est-il nez dans un haricot vert? Sérieusement, il a décroché la femme parfaite, qui sait tout faire et qui fait tout, même des bricoles à la maison et le jardinage, en plus de cela elle a le corps d'un mannequin et le visage d'une déesse, et pour finir, elle est éperdument amoureuse de lui, et monsieur n'est pas du tout satisfait. Que lui faut-il de plus? Qu'elle soit Duchesse? Princesse? Ou même Reine? Ou peut-être que simplement, il ne veut pas d'elle? Non, il ne faut pas qu'elle pense cela, il ne faut pas qu'elle se fasse des idées en pensant qu'il aurait peut-être une autre femme, non, il ne faut pas qu'elle s'attriste. Elle l'aime son Draky, elle lui prouve à chaque seconde, elle lui est dévouée, et elle lui a été choisie surtout...

La belle se mordilla la lèvre inférieur, plongée subitement dans ses pensées, la réplique de Drake se répéta de nombreuses fois dans sa tête. Il la connaît tellement bien qu'il l'a devancée en lui précisant qu'il est inutile de lui faire un café car il ne travaillera pas ce soir. Gardant son calme habituel, elle se ôta de Drake afin de s'asseoir sur le lit et elle se mit à le regarder, à examiner chaque trait de son visage qu'elle connaît déjà par coeur. Elle pourrait le peindre les yeux bandés, il serait reproduit avec perfection, comme tout ce qu'elle entreprend. Se rendant compte de tout l'amour qu'elle lui porte et qui n'est pas réciproque, attristée, elle lui afficha tout de même un sourire étincelant, dont elle seule en possède le secret, pour cacher sa peine. Jamais elle n'oserait lui avouer qu'il la rend triste, elle aurait trop peur de le perdre. Que ferait-elle s'il partait de sa vie à tout jamais? Voilà une question qu'elle se posait chaque jour, et auquel aucune réponse ne lui parvenait. Que ferait-elle...

- Très bien, ce n'est pas grave. Je comprends.

Elle lui répondit quand même sur un ton de reproche. On dirait bien que la belle est lassée de cette excuse, mais aussi que la belle est lassée de dormir et de ne pas être réveillée par ce Prince qui lui accorde si peu d'attention. Mais ça aussi, elle n'oserait jamais l'avouer. Elle déglutit puis observa la pièce en silence. Faire chambre à part. C'est vraiment stupide non? Eleanor passa sa main sur un pli de sa nuisette et reposa son regard perçant dans celui de son bien aimé.

- Demain, c'est samedi. Que vas-tu faire?

Avec un peu de chance, il n'aura pas de projet précis et alors là elle pourra lui en proposer un romantique, tel que l'opéra, ou aller voir une pièce de théâtre ou même jouer au golf! Bref, quelque chose que les couples font. Et avec encore un peu de chance, il acceptera. Tellement il arrive au jeune homme de refuser des activités avec elle, elle a parfois envie de le menacer d'aller le dire à son père s'il ne le fait pas. Oui car il est bien connu que Drake McEwen a peur de son paternel, mais se serait bien trop méchant de lui faire cela et puis, Eleanor n'est pas comme ça et elle souhaite rester la parfaite petite fiancée modèle. Elle sentit du vent dans ses cheveux et un papier s'envola, lorsque la jeune femme tourna la tête, elle constata que la fenêtre s'était ouverte, elle l'avait sûrement mal accrochée après avoir aéré la pièce tout à l'heure. Elle s'empressa d'aller la fermer avant que le vent fasse plus de désordre puis elle ramassa le papier et le reposa sur le bureau. Elle brûlait d'envie de le lire, par curiosité, mais s'en empêcha par simple respect envers son cher et tendre et reprit sa place près de lui, attendant toujours sa réponse.

Ce qu’il y avait de bien avec Eleanor, c’est qu’elle n’insistait pas tout de suite, elle mettait au moins 24 heures avant de revenir à la charge. Elle était bien élevée, ça se voyait. Et quelque part, il en était très reconnaissant, qu’elle se comporte ainsi, car quelque part ça lui économisait bien de l’énergie, et il évitait de s’énerver. De toute manière, elle ne serait pas capable de le rendre fou de rage, fou furieux. Peut-être se doutait-elle, qu’elle le perdrait en faisant cela, car il ne manquait qu’un faux pas, un tout petit pas de rien du tout, à la belle, pour que celui-ci aille à l’encontre de son père. Seulement, à chaque fois qu’il s’en pensait capable, il se ravisait à la dernière seconde, rongé par le remord qui viendrait en voyant la jeune Lawliet pleurer après tout le mal qu’elle s’était donné. Ce n’était pas humain de faire du mal aux gens qui n’avaient rien demandé, c’était son père le vrai responsable, pas elle. Elle n’était qu’un pion que son père utilisait souvent voilà tout. Le père de Drake jouait aux échecs. D’ailleurs seul Drake, lorsqu’il était concentré, pouvait le battre. Il était rusé, seulement, comme dans la vie, il était peu sur de ses choix, et du coup, lorsqu’il avait un coup de maitre, il ne le jouait pas, de crainte que son père l’accuse de tricher. Sachant pourtant que ça ne serait pas le cas, mais que mauvais perdant, il pourrait se venger facilement.

Pour l’instant, son père n’était pas des plus exigeants, ils n’avaient pas fixé de date de mariage, il les laissait agir, comme bon leur semblait. Mais peut être que tôt ou tard, il prendrait les choses en main, or Drake redoutait ce moment-là. Quoique, la planter le jour du mariage serait une solution, mais encore une fois, lui qui était droit, et loyal surtout, ça ne se faisait pas. Il avait beau se creuser les méninges, il ne trouvait évidemment aucune solution.

La belle brune s’était retirée de lui, et s’était assise à côté de lui. Elle ne devait pas comprendre, c’était logique. Il la comprenait. Il avait horreur de son propre comportement, mais soit il l’ignorait, soit il lui disait que c’était fini, laquelle était la plus infecte des actions ? Ca se jouait vraiment à très peu de choses… Elle comprenait. Comment pouvait-elle dire ce genre de choses ? Elle aussi n’était pas sincère, sauf qu’elle se retenait de lui dire ses 4 vérités, alors que lui se comportait mal. Pire encore, il était raide dingue d’une autre… Il affichait une moue, fixant de loin, l’écran de son ordinateur qui était toujours allumé, mais qui venait de se mettre en veille. Ecran de veille qui était ma foi, des plus simples, des photos de la famille qui défilaient… Il se tournait les pouces, il évitait le regard d’Eleanor, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Elle lui posait aussi une question. Qu’allait-il faire ? Aucune idée, mais interdit de répondre cette chose là, ou bien il était coincé à un ballet de danse ou autres… Et il ne voulait absolument pas ça. Il repensait aux nombreuses fois, où il s’était endormi devant des pièces de théâtre, ou même lorsqu’il avait éclaté de rire, lors d’une fausse note à l’opéra. Enfin vous voyez le genre… Il se mit à réfléchir, et répondit vaguement, monotone :

« Surement bosser avec le type là sur le projet tu sais…En espérant que ça aboutisse. Mais c’est vrai que j’ai pas trop d’idées. Après, faut voir ce que font mes frangins, et ma sœur. Et toi ? »

Ce ‘et toi’ traduisait vraiment l’état d’esprit du jeune homme de ces derniers temps. Il voulait tout dire, qu’ils ne partageaient rien, au bon vouloir de celui-ci. Elle se leva fermer la fenêtre, en fait lui, il s’en foutait, tous ses écrits pouvaient partir à la poubelle. Oui, il écrivait sur ordi, mais sur papier aussi. Mais ces derniers temps, il trouvait cela tellement mauvais, qu’il était incapable de se dire écrivain, mais plutôt dire de lui qu’il était un bon à rien. Tout ceci faisait du grabuge dans sa tête, tellement qu’il se surprit, à dire à sa fiancée :

« Euh…Eleanor, j’ai quelque chose à te dire… »

Merde, c’était sorti, il devait vite trouver une issue de secours, il n’avait pas le choix, alors, il se releva légèrement du lit, lui qui avait fini par s’allonger, la regardant alors dans les yeux, ne pouvant y échapper…

« Ca te dirait qu’on aille au cinéma voir un film ? Ca fait longtemps que je suis pas allé au cinéma… »

Eleanor s'empara de sa barrette qu'elle avait déposé sur la table de nuit lorsqu'elle se l'était jouée sensuelle en détachant ses longs cheveux. Elle se refit un chignon encore plus parfait que l'autre ne l'était, avec aucune mèche de cheveux s'en échappant, et surtout sans être devant un miroir. Même si elle était occupée à se recoiffer, son attention était encore portée sur Drake et elle se demandait qu'elle excuse il allait encore trouver pour l'esquiver demain. En même temps, d'un côté ce n'est pas trop mal... La dernière fois qu'elle l'a emmener à l'opéra, il a éclaté de rire sur une fausse note, brisant ainsi le silence des spectateurs, au théâtre il s'est endormi et a ignoré les coups de coude discrets d'Ella; et au golf il a carrément envoyer voler le socle qui tient la balle, alors que ce dernier objet est resté au sol. D'ailleurs, Eleanor se demande toujours comment il a pu faire ça. Et nous ne parlons pas des fois où il se levait tous les cinq minutes lors d'un ballet, pour aller aux toilettes. Il regardait certainement un film sur son portable et qu'il mettait en pause à chaque fois, ou bien peut-être qu'il s'était fait ami avec le personnel. Bref, il est déjà difficile de sortir Drake mais en plus, quand il vient, il est encore plus dur de le contrôler. Ah si seulement une télécommande avait été fournie avec lui... Il y aurait bien longtemps qu'Elly aurait couché avec son fiancé! Ca l'obsède carrément! Et croyez-moi, le jour où ils le feront, elle a intérêt à tomber enceinte car elle est sur de ne pas le refaire les années suivantes. Finalement, peut-être que Drake a un problème avec ses parties intimes et n'ose pas en parler. Elle n'avait pas pensé à cela. Oui, elle avait pensé à tout, sauf à cela! Tellement plongée dans ses pensées, miss Lawliet écouta son fiancé que d'une oreille, parler de son projet avec un type puis de son frère, de sa soeur, et enfin il lui retourna la question.

- Quoi? Ah euh et moi...

Elle se mit à réfléchir à une bonne réponse. Non mais, attendez une seconde. Il veut dire quoi ce "et toi?", voudrait-il signifier qu'ils ne passeront pas leur samedi ensembles? C'est bien ça oui! Après tout ce qu'elle fait pour lui, même pas il lui accorderait , ne serait-ce qu'un tout petit peu de son temps libre... Son travail d'écrivain lui serait monté à la tête? Oh non, elle se refuse de croire ça, son Draky est bien trop parfait, trop intelligent, bien trop... Bien, tout simplement. Elle ne pu répondre à sa question puisque le vent qui entra dans la pièce les interrompis et qu'elle du se lever pour fermer la fenêtre. Le grand brun brisa le silence pour avertir à la jeune femme qu'il a quelque chose à lui dire, sur un ton très sérieux. Elle posa doucement un papier sur le bureau, en fermant les yeux et son coeur se mit à danser la salsa, ses mains commencèrent à devenir moite et son cerveau entrait en ébullition, elle reprit place sur le lit lorsqu'elle sentit ses jambes trembler. Cette façon dont il l'a dit, le ton qu'il prit, ne présageait certainement rien de bon. Allait-il la quitter? Lui avouer qu'il est homo? Ou pire, qu'il la trompe? Et voilà qu'elle se mit à s'imaginer toutes sortes choses. Qu'allait-elle faire par la suite? Tout balayer d'un sourire une fois de plus ou enfin craquer devant lui? La belle souffla en coup et avec courage, plongea son regard dans celui de McEwen.

- Oui?

Et fausse alerte, tout les films qu'elle venaient de se faire dans sa tête partirent en fumée lorsqu'il lui proposa d'aller au cinéma car ça fait bien longtemps qu'il n'y est pas allé. Eleanor aime bien le cinéma aussi. Un grand sourire -de soulagement- apparu sur son visage pour l'illuminer. Il lui a fait une sacrée peur le coco! Et à présent, elle savait ce qu'elle allait faire: accepter et demander plus de précisions. Pauvre petite fille naïve... Elle n'a même pas remarqué qu'il disait cela pour se rattraper, que ce n'était pas ça la chose qu'il avait à lui dire. Ou bien, peut-être qu'elle le sait mais qu'elle le nie, qu'elle préfère vivre dans l'illusion que de découvrir la réalité. Qu'il est dingue d'une autre femme qu'elle. Oui, ce doit être ça. Elle préfère grandir ses illusions de jours en jours que de lui demander carrément le problème. Après s'être raclée la gorge, elle lui répondit.

- Bien sûr. Quand désires-tu y aller? As-tu un film en particulier à voir?