Panne totale [Scénario 1]

Doll aimait sortir, c’était indéniable. Nullement casanière, elle ne supportait guère de rester plus de quelques heures enfermées entre les quatre mures de son appartement fut-il immense et luxueux. S’il lui arrivait bien quelque fois de rester toute la journée chez les McEwen c’était pour la simple et bonne raison qu’elle n’y avait fait que dormir. Oui, le mode de vie que Doll avait choisi était quelque peu particulier au grand damne de son financier et boulimique de travail de père qui ‘attendait mieux de sa seule et unique fille’ et de sa coincée et tyrannique de mère qui ‘trouvait sa façon de vivre clairement inadaptée à une fille de son rang’. Quelles conneries. Si Doll suivait les conseils de son paternel, elle serait aujourd’hui dans un putain d’école de commerce, de finance ou d’un truc chiant à crever du genre, bosserait genre 70 heures par semaine pour ensuite intégrer une multinationale où elle travaillerait encore plus et se ferrait tellement chier qu’elle aurait un jour l’envie de sauter par la fenêtre de son immense bureau se situant au trentième étage d’un building new-yorkais. Si elle écoutait les conseils de sa mère, Doll passerait ses journées dans les comités de différentes associations caritatives, comités dont la moyenne d’âge était de minimum soixante ans, et ses soirées dans les galas de charités organisaient par ses mêmes associations. Elle y rencontrerait un homme vingt fois plus âgé qu’elle, au minimum, et tout aussi riche, qu’elle épouserait pour assurer son niveau de vie de pauvre petite princesse. Elle devrait alors être une PPE – parfaite petite épouse -, tyrannisant ses domestiques et s’occupant de l’éducation des enfants que son mari avait eut lors d’un premier mariage. Elle se ferait alors tellement chier dans cette vie qu’elle avalerait un jour le contenu d’un dizaine de boites d’antidépresseurs et crèverait dans un overdose de médicaments. Dans les deux cas, elle finissait par se suicider, charmant. Doll avait préféré suivre son propre chemin, c'est-à-dire vivre sa vie au jour le jour, s’en se préoccuper des autres, et faire en gros tout ce qui lui passait par la tête. Evidemment, cette façon de vivre était essentiellement permise grâce au compte en banque que remplissaient ses parents mais Doll n’avait pas véritablement conscience qu’elle menait sa vie grâce à eux. La jeune femme, au lieu de passer ses soirées, enfermée dans un bureau à réfléchir encore et encore sur la façon dont l’entreprise pour laquelle elle travaillait pouvait faire encore plus de profits, ou dans la peau de l’épouse parfaite d’un vieillard sénile mais millionnaire, préférait sortir dans tous les lieux branchés de la capitale australienne. Que ce soit dans ce nouveau restaurant gastronomique dont le cadre était à tomber à la renverse dont le chef étoilé préparait des plats originaux et raffinés exclusivement à son attention, dans ce bar branché dont le nom était sur toutes les lèvres mais dont la localisation n’était connue que par une certaine élite sydneyenne ou encore dans la discothèque la plus prisée de Sydney où les meilleurs djs de la planète venaient mixer et dont le patron ne cessait d’harceler Doll de coups de fils pour qu’elle y mette le bout d’un de ses escarpins Michael Kors.

Mais ce soir là, pas de Doll entrain de déguster un de ses plats à se damner dans ce restaurant gastronomique si côté dans une fabuleuse robe Vera Wang rouge sang, ni de Doll entrain de descendre un verre de vodka tonic dans ce bar si select en riant à gorge déployée à ce que venait de lui dire au creux de l’oreille un charmant inconnu vêtue d’un jean slim destroy et d’un T-shirt blanc fin loose à souhait le tout Erin Fetherston dans un pur style rock, encore moins de Doll resplendissante en minirobe à sequins Alexander McQueen, attirant par sa vitalité, son charisme, sa beauté et ses longues jambes fines le regard de tous les fêtards présent dans la discothèque prisée. Non, ce soir là, Doll était restée chez elle, avec la personne, la seule et unique personne, qui avait une réelle importance à ses yeux à savoir Elian McEwen. Le jeune homme, contrairement à elle, avait décidé d’exercer un emploi, celui de pompier ce que Doll trouvait aussi stupide que courageux. En effet, d’un côté elle avait du mal à comprendre que son frère ait envie de travailler, c’était clairement chiant et contraignant mais elle arrivait à comprendre qu’il ressente le besoin de faire quelque chose de sa vie et quoi de mieux que de sauver des vies au risque même de perdre la sienne ? Si ce n’était pas courageux ça. Le fait est qu’Elian, contrairement à elle, ne pouvait se permettre de sortir tous les soirs de la semaine s’il voulait arrivait en pleine forme à la caserne. Voilà pourquoi ce soir là, nos deux jeunes gens, nos deux amants secrets, nos deux amoureux immoraux, décidèrent de ne pas sortir mais de dîner ensemble car grâce au ciel, Eleanor et Drake étaient sortis – où ? voila bien la question – et Texas était absent également. Doll s’était amusée à faire livré à leur appartement une multitude de repas de pays différents cela allant de la nourriture japonaise à la nourriture indienne en passant pour des repas typiquement français et les deux jumeaux avaient de quoi faire manger un régiment – Doll pouvait se montrer parfois légèrement excessive. La princesse McEwen était entrain d’approcher de la bouche d’Elian un sushi lorsque l’électricité se coupa. Après quelques minutes d’attentes et voyant que la lumière ne revenait pas, le jeune pompier réussit à convaincre Doll de descendre dans le hall voire ce qui se passait. Agrippant fermement la main du jeune homme, notre charismatique brune descendit les six étages – car bien évidemment pas d’électricité signifiait pas d’ascenseur – qui les séparaient du hall. Quelques personnes s’y trouvait déjà et Elian engagea la conversation avec une personne dont elle n’avait jamais entendu parler. Fermant les yeux, elle resta blottit contre lui, se fichant totalement de ce qui pouvait bien se passer, laissant à Elian le soin de régler cette situation. Mais une voix qu’elle connaissait malheureusement trop bien, se fit entendre. Rouvrant brusquement les yeux, Doll darda son regard qui s’était fait froid et mauvais sur la brunette qui venait de s’adresser aux personnes présentes : Effy Daniels. Doll ne pouvait tout simplement pas supporter la jeune femme. La raison était très simple, cette Effy Daniels essayait tout simplement de lui prendre sa place dans SA famille. Oui, cette petite sotte essayait par tous les moyens de copiner avec ses trois frères et que ce soit Drake, Texas ou pire Elian, tous adoraient Effy ce que Doll, jalouse maladive, ne pouvait clairement pas supporter. Elle avait réussi à éloigner quelque peu, Effy et Elian, grâce à une confidence que lui avait fait Elian sur Effy, à savoir que la pauvre innocente était toujours vierge, et dont Doll avait, sans le faire véritablement exprès –genre, fait allusion devant Effy. « Brune un peu bébête à lunettes… Je n’aurais pas mieux dis ». C’était d’une voix froide et moqueuse que Doll venait de s’exprimer, son regard pétillant de malice et de méchanceté posé sur la pauvre silhouette frigorifier. « C’est une nouvelle technique d’approche que tu testes aujourd’hui ? Tu espères enfin…franchir le pas ? ». Voix toujours aussi froide et moqueuse, avec un soupçon d’ironie. Doll n’était pas vraiment une garce, mais, lorsqu’elle jugeait qu’on lui faisait du tord, ce qu’Effy faisait indéniablement, selon Doll du moins, la petite princesse McEwen pouvait devenir plutôt…méchante.

[ J'espère que ça vous suffit humble créature des postes de 3m50 ]

Effy n’eut pas à attendre longtemps pour que quelqu’un lui réponde mais malheureusement, la voix qu’elle connaissait que trop bien qui s’éleva ne lui proposa rien. En fait, si Doll avait prit la parole, c’était surtout pour se moquer d’elle. Effy fronça légèrement les sourcils en essayant de distinguer les traits de Doll dans l’obscurité. Cette dernière plaisantait peut être après tout ? Bien sur, le ton de sa voix laisser penser autre chose mais Effy préférait croire à une forme d’humour plutôt que de tout de suite se braquer. Certes, Doll était une sacrée peste mais bon, elle n’allait tout de même pas prendre plaisir à la ridiculiser en public, si ? Carrément ! La jeune femme de la famille McEwen prit à nouveau la parole cette fois-ci pour faire allusion à sa virginité. Une moue de dégoût se dessina sur le visage d’Effy qui continuait de la regarder sans rien dire. Elle osait ! Cette garce avait osé ! Voila pourquoi elle n’arrivait pas à s’entendre avec les filles… Cela durait depuis le lycée. Elles étaient toutes là, à se poignarder dans le dos ou même en face d’ailleurs. Elles passaient leur temps à se moquer l’une de l’autre et à rire des décisions de certaines. Effy n’était pas en sucre, elle savait très bien se défendre et a vrai dire, ce n’était pas Doll qui lui faisait peur, loin de là mais bon, elle préférait garder son sang froid et ne pas retomber quelques années en arrière lorsque déjà à l’époque, les filles au lycées lui faisaient ce type de remarques et qu’elles se jetaient sur elles pour les faire taire. Effy soupira en levant les yeux au ciel. Elle s’apprêtait à répondre quand elle remarqué Elian à coté d’elle. Ah ah. Il venait d’enlever son sweet et se dirigeait vers elle. Lorsqu’il lui tendit le pull, elle réprima un rire jaune en se mordillant intérieurement la lèvre. Genre, il s’inquiétait de son bien être maintenant ? Si vraiment cela avait été le cas, il ne serait pas aller raconter à sa jumelle aussi maléfique qu’une sorcière de Walt Disney ce qu’elle lui avait confié. C’était quelque chose à laquelle elle tenait, quelque chose qui la concernait elle et uniquement elle si elle lui en avait fait part c’était parce qu’elle lui faisait confiance, elle ne voulait pas spécialement que tout le monde soit au courant. C’est vrai quoi, cela ne concernait qu’elle ! Si elle avait envie de rester pure, cette garce de Doll n’avait rien à lui dire ! Effy s’humecta les lèvres en voyant que son meilleur ami qui lui manquait tant insistait. Elle le connaissait, il essayait de lui arracher un sourire mais ce soir, il n’y arriverait pas. En effet, Effy se contenta de le toiser pour bien lui montrer qu’elle ne voulait pas de son pull et elle alla même jusqu’a pousser son bras contre son torse. Elle ne voulait plus rien de lui. Il l’avait beaucoup trop déçu. Le pire dans cette histoire c’était sûrement qu’après la réflexion de sa sœur, il n’ait rien dit. Rien. Elle avait parfois l’impression qu’il sélectionnait ce qu’il voulait entendre, qu’il réagissait que lorsqu’il en avait vraiment envie. Elle ne pouvait plus le supporter. Ce que sa peste de sœur venait de dire était vraiment méchant ! Mais bon, après tout, il devait s’en foutre royalement au fond. C’était indirectement de sa faute tout ça ! Effy sembla ailleurs l’espace d’un instant. En fait, elle était en train de se remémorer les bons moment passé avec Elian. Elle l’appréciait tellement qu’il était tout a fait normal que maintenant il l’énerve autant ! Parce que si à la limite, c’était une personne qui ne représentait rien dans sa vie qui l’avait trahis, cela ne l’aurait pas autant touché ! Au lieu de se sentir triste à cause de l’amitié qui n’existait plus entre eux, au contraire, de repenser à tous leurs bons moments lui donnait la gerbe. Effy se frotta légèrement son bras droit après avoir ressentit l’un de ses frissons qui vous sort tout de suite de vos pensée et reporta son attention sur Elian une dernière fois, puis sur Doll un peu plus loin. Elle ne savait pas quoi lui dire en fait. Elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait bien lui dire à cette pimbêche. Elle ne méritait pas de réponse et d’ailleurs, sa mère lui avait toujours dit que ‘la bave du vilain crapaud n’atteignait jamais la blanche colombe ‘. Hum, oui… C’était sûrement vrai en fait mais Effy ne pouvait pas laisser passer ça parce qu’elle savait d’avance que si c’était le cas, Doll allait en profiter pour faire des réflexions à tout bout de champs tout le temps, tout le temps et encore tout le temps ! Effy, après un petit silence, contourna Elian pour s’approcher de Doll. Cette fille méritait qu’elle embauche un sniper ou un truc du genre. Elle faisait ressortir en Effy une colère noire et c’était vraiment difficile. C’est vrai quoi, Effy avait toujours était une fille sympa et marrante qui voulait croire aux bons côtés de toute les personnes de la terre entière ! Seulement, avec Doll, elle avait beau chercher et fouiller dans les moindre recoins, elle n’en trouvait pas un. Pas un seul foutu bon coté !

" Tu veux quoi à la fin, hein ? Tu veux que je te dise Doll, t’es vraiment qu’une idiote. Tu me juges, mais, me connais-tu réellement ? Tu vois, ton frère me disait énormément de bien de toi, à l’entendre tu étais vraiment une fille géniale et pour être franche, j’aurai bien voulu connaître cette Doll là ! Parce que là, je ne vois qu’une pauvre fille mesquine qui se fou complètement de ce que les gens peuvent ressentir ! Tu sais quoi ? Continue à faire des allusions, amuse toi bien, venait d’une fille dans ton genre, ça ne devrait même pas me toucher… "

Elle lui donnait envie de vomir ! Effy avait parlé très sereinement et avait même sourit après sa dernière phrase. Elle ne voulait même plus l’entendre. Elle aurait adoré bien connaître la Doll dont lui avait si souvent parlé Elian. Certes, elles avaient déjà échangé deux, trois mots autrefois lorsqu’Effy passait son temps dans l’appartement de la Famille McEwen embêter Drake, discuter de tout et de rien avec Elian ou encore jouer aux cartes devant un film de guerre avec Texas mais elle était moins de se douter qu’une fille en apparence si gentille pouvait être en réalité une vrai petite catin-garce-qui-se-moque-de-vous-des-qu’elle-en-a-l’occasion ! Effy hocha la tête d’un air exaspéré toujours en fixant Doll puis, se retourna vers Elian. Tout ce qu’elle allait dire, c’était a contre cœur parce qu’au fond –si si tout au fond a droite (a)- Elian lui manquait atrocement et que c’était toujours difficile d’être méchante avec ce grand mec imposant avec un cœur en or !

" Quant à toi ! Garde ton Sweet, tu en as définitivement plus besoin que moi ! La charité c’est l’hypocrisie de ceux qui donnent dix sous d'attention pour recevoir vingt francs de gratitude. Ce n’est sûrement pas comme ça que cela va s’arranger… " Effy se stoppa et fit mine de réfléchir quelques secondes. " Oh, mais attends…Ça ne s’arrangera pas du tout, c’est vrai ! Suis-je bête ?! Je n’ai pas besoin de toi Elian et lorsque tu arrêtera de te mettre à plat ventre devant ta sœur ou attends voir, j’ai mieux… Lorsque tu arrêteras de faire comme si de rien n’était, peut-être -et je dis bien peut-être- qu’on pourra éventuellement discuter.. "

Il ne fallait pas être aveugle pour voir que cela la rendait triste de lui dire tout cela parce qu’elle aurait préféré ne jamais avoir à lui parler de cette façon ! Elle aurait certes put faire un effort mais elle n’y arrivait pas ! A chaque fois qu’il avait essayait de lui parler, elle avait ressentit ce gros pincement au cœur. Alors quoi ? Si elle avait eut une discussion avec lui, il en aurait fait un compte rendu à sa sœur jumelle ? Non, non, ce n’est pas comme ça que sa marche avec elle. On peut logiquement tout confier a un véritable ami sans crainte qu’il n’en parle a droite et a gauche. Elian avait fait une grave erreur et il ne semblait même pas s’en rendre compte. C’était presque pathétique ! Elle ne voulait pas lui parler parce que pour elle, c’était a lui de s’en rendre compte ! Elle n’était pas non plus un monstre sans cœur, loin de là ! Elle n’allait pas lui claquer la porte au nez s’il revenait en admettant avoir fait quelque chose de mal et qu’il se sentait vraiment désolé ! Là pour l’instant, ce n’était vraisemblablement pas le cas donc elle ne voyait pas où était l’intérêt de faire un effort si c’était pour avoir peur de se sentir de nouveaux trahis à chaque fois. La belle regarda un instant ses pantoufles, ne préférant plus voir le regard de son ami qui –malgré ce qu’il avait put faire- comptait quand même encore beaucoup pour elle. Elle soupira en se souvenant tout d’un coup qu’elle avait un chien arracheur de pantalon et inclina légèrement sa bougie pour le chercher et en tant que véritable douée de la vie, ce brûla avec de la cire. Elle ferma les yeux en se soufflant a elle-même se fichant complètement qu’on l’entende et qu’on la trouve vulgaire.

" Putain !! Quelle soirée de merde ! "