Débacle des sentiments et enervements [Scénario 2]

SCENARIO N°2

Une marche arrière non maîtrisée, et c’est le drame. X, en retard, monta rapidement dans sa voiture, mis la marche arrière, mais oublia de regarder dans son rétroviseur. Et boum, pile dans la voiture garée de l’autre côté de l’allée. Aïe aïe aïe ! Et voilà que le propriétaire de la voiture en question fait son apparition. Décidément, ce n’est pas le jour de chance de X.

Bunny était d'une légendaire maladresse en ce qui concernait le maniement d'une automobile - oui, elle savait manier autre chose, et mieux que personne (a). Depuis qu'elle était en âge de passer son permis, elle était rester bloquée au stade des leçons de code et d'une pratique aussi peu fréquente que les soirs où elle restait seule dans son appartement, à manger de la glace vanille-nougat en pyjama; soit presque jamais. Cependant, comme sa sœur lui avait fait remarquer ce matin-là, les parents des Carter commençaient vraiment à banquer pour rien. Elle avait séché ses trois derniers cours pour 1) faire les boutiques avec sa copine préférée, Dot, l'appel du stand Dolce & Gabanna étant trop fort; 2) sortir au café du coin avec l'équipe de baseball de l'université, qui la réclamait à corps - musclés - et à cris; 3) rentrer se changer avant sa leçon d'informatique avec ce canon d'Ezékiel Hewitt, le port d'un push-up pigeonnant s'imposant les jeudis soirs. C'est donc dans un élan de sagesse et plus par respect pour les billets verts de papa et maman que par acquis de conscience que Bunny décida de prendre la voiture pour aller jusqu'à l'autoécole, ce qui était déjà en soi une opération dangereuse. Son adorable aînée la réveilla donc aux aurores - entendez par là, avant dix heures - profitant ainsi du seul jour où la cadette n'avait pas cours pour la forcer à réviser un peu sur quelle pédale appuyer pour accélérer et comment embrayer. La benjamine avait beau adorer Carter-number-one, sur le coup, elle eut simplement envie de lui balançer une de ses sandales Yves Saint Laurent qui traînait là par hasard.

Contrainte et forcée de bouger son remarquale derrière musclé, elle se traîné alors jusqu'à la salle de bains. Une fois bien réveillée par une longue douche chaude, elle enfila un peignoir duveteux bleu ciel aux initiales du Ritz de Paris, et s'installa devant l'écran plat LCD du salon, un bol de céréales à la main, pour regarder les dessins animés débiles qui passaient sur le câble. Aux alentours de onze heures, les hurlements de Kenya finirent par la gaver, et elle s'habilla en vitesse pour quitter au plus vite la folle hystérique qui lui hurlait dessus - quelque chose comme "Fais pas chier, Bunny-Boo, bouge ton cul et essaye d'assurer pour une fois". Elle enfila un slim délavé True Religion, un simple Marcel blanc TSE tellement plongeant qu'on apercevait presque son soutien-gorge Princesse Tam Tam en soie rose et violette. Elle commença alors à marcher dans le couloir, attrapa au passage ses spartiates crème ornée de perles Siggerson Morrisson, son gilet asymétrique en laine bleue Balmain ainsi qu'un Motorcycle Balenciaga et fila. Elle tenta alors de trouver une paire de lunettes dans tout le bordel de son sac, en vain. Tant pis, la belle brunette haussa les épaules et brancha son I-Pod chromatique orange. Une fois le volume mis au maximum - Panic at the Disco, I Write Sins Not Tragedies - elle constata que son voisin du dessus était encore en train de mater sa poitrine généreuse et avantageuse. Le porc. Elle traça le plus vite possible, sentant que l'équipe des gars qui ravalaient la façade reluquaient son cul. Une fois au garage, elle s'engouffra dans la voiture, mis le contact. Et là, le drame. Elle rentra directement dans la voiture de derrière, sans même avoir eu le temps d'exécuter une merveilleuse marche arrière. Elle lâcha un « Putain, manquait plus que ça. » et sortit de la voiture après avoir jeté son baladeur sur la banquette arrière, histoire de constater les dégâts. Putain de merde, elle était canon, mais elle ne savait clairement pas conduire.

» Panne totale [Scénario 1]