Baby-Sittor for a night. [R.]

Elian était crevé. Il était seulement 21h passé & il pouvait s’estimer heureux de rentrer à cette heure-ci, mais la journée avait été épuisante, l’alarme de la caserne prévenant d’une urgence n’avait cesser de hurler, comme si genre toute la population de Sydney avait décidé d’avoir un accident aujourd’hui. Elian n’était pas médisant, s’il avait choisit d’être pompier s’était parce qu’il aimait l’action, venir en aide aux gens -et aussi parce qu’il se trouvait carrément sex’ dans son uniforme (a)-, mais il trouvait que son boulot était de plus en plus pénible, pour en fin de compte peu de gratifications. Notre jeune homme était donc soulagé de rentrer enfin chez lui, mais lorsqu’il put lire « en panne » gribouillé à la va vite sur une feuille scotchée contre l’ascenseur, notre beau brun crut vraiment qu’il allait péter un câble. Putain il ne manquait plus que ça. Après l’entraînement physique intense qu’avait été sa journée, il allait devoir se taper six étages à pieds et en plus en uniforme -parce que oui il n’avait pas prit le temps de se changer-, il fallait qu’il se dépêche s’il ne voulait pas qu’une de ses voisines en manque le croisent et accourent pour se frotter contre lui en croyant qu’il n’était qu’un gigolo ou un truc du genre. Elian, qui n’avait tout de même pas épuisé toutes ses ressources, en était déjà au deuxième étage, lorsqu’il entendit des cris et des pleurs provenant d’un des appartements. Alerté par le vacarme, et bien qu’il ne soit plus en service, le jeune homme s’introduit dans le couloir à la recherche de l’origine du bruit: Appartement n°22. Merde. Cet appart’ était celui d’Ansley, la jeune femme était une des meilleures amies d’Elian depuis le jour où elle avait emménagé dans l’immeuble: celle-ci avait laissé tomber un carton plein de vaisselles sur le pied de McEwen, manquant de le lui casser. Forcément, ça créer des liens. Elian essaya d’ouvrir mais la porte était fermée à clef, alors il toqua une fois, puis une deuxième. A la troisième il frappa fortement à l‘aide de son poing sur la porte, ce qui lui valut le regard oblique d’un couple sexagénaire qui passaient dans le couloir. Pauvres cons.

« Ansley ? C‘est Elian ! T’es là ? »

Aucune réponse. Et toujours la petite qui ne cessait d’hurler. Elian se demanda un instant si la jeune femme n’était pas partie, laissant Liljana seule. Mais McEwen rejeta vivement cette pensée, il se refusait à croire qu’Ansley pouvait abandonner sa petite fille, sans surveillance, elle avait beau être tête en l‘air, la jolie brune était attentionnée et sa fille était tout à ses yeux. Peut-être lui était-il arrivé quelque chose ? L’image d’Ansley évanouie sur le sol s’imposa à son esprit. Sans réfléchir -et n’écoutant que son courage (a)-, Elian recula de quelque pas et envoya violemment son pied contre la porte, celle-ci s’ouvrit brutalement et cogna avec fracas contre le mur faisant redoubler les pleurs du petit être allongé dans le petit lit qui se trouvait dans le salon. Comme s’il s’agissait d’un de ces entraînements organisés par la caserne pour les maintenir au niveau, Elian regarda autour de lui, attentif. Il n’y avait ni bruit, ni odeur qui laissaient présager une intrusion ou un début d’incendie. Elian se dirigea vers le berceau et se pencha pour voir la petite bouille, déformée par la colère, de Liljana. Il s’apprêtait à prendre l’enfant dans ses bras, lorsqu’un bruit retint son attention : derrière un des canapés quelque chose avait bouger, il en était certain, ou alors il devenait complètement parano ? Mais non, il ne se trompait pas : Ansley était là, assise par terre, ses mains recouvrant ses oreilles, elle aussi était en pleur. Elle semblait à bout de force. Un sentiment de colère et d’injustice envahit notre jeune homme: où était le père de la gamine ? Parti, certainement. Elian haïssait ces hommes incapables d’assumer leurs erreurs, et encore, il se refusait à voir en la naissance d’un enfant une erreur. Maintenant Ansley était seule, elle devait exécuter le travail de deux personne et n’avait presque aucun instant de repos. Elian s’accroupit pour être à la hauteur de la jolie brune et la prit doucement dans ses bras pour la réconforter. « Alors mademoiselle Donaldson, on dirait qu’on a besoin d’un homme beau et fort ? Tu sais que je suis tout à toi. » Elian essayait de remonter le morale à la jeune femme en plaisantant, et il réussit: un mince sourire naquit sur les lèvres d’Ansley. Elian l’aida à se relever et passa doucement sa main sur ses joues humides pour sécher les dernières larmes. Il fallait dire que la petite n’arrêtait pas de brailler, il était normal qu’Ansley craque. Elle avait besoin d’aide, et il allait l’aider. « Tu sais quoi ? Je vais rester un peu. Va te faire couler un bain, ou manger quelque chose. Je m’occupe de la p’tite. » -Elian adressa un clin d’œil à la jeune maman et détourna complètement son attention sur Liljana pour encourager Ansley à les laisser. Le beau brun prit la petite colérique dans ses bras et la serra contre son torse tout en caressant son dos afin de la calmer..

Liljana Donaldson naquit il y a deux belles années. Et à la seconde même où elle fut déposée dans les bras de sa maman, cette dernière fut la femme la plus heureuse du monde. Oui, pendant une seconde, elle ne pensa pas au reste, elle se dit qu'elle était la plus chanceuse, et la plus puissante grâce à ce petit bout sortit de son ventre. Des larmes se mirent à couler sur ses joues et elle ne pouvait les cesser, ce qui dura pendant des heures. Le père était un lâche qui l'avait abandonnée dès qu'il l'avait su enceinte, alors qu'ils étaient ensembles depuis trois ans, elle avait souffert pendant toute sa grossesse mais dès que son regard se posa sur la chair de sa chair, elle oublia tout, peu importe qu'il n'y ait pas de père, peu importe qu'elle ait perdu l'amour, peut importe le reste, car elle portait dans ses bras, à cet instant présent, le plus beau cadeaux du monde et rien ne pouvait gâcher ce moment. Voilà le jour où elle décida de cesser de se lamenter et de donner le meilleur d'elle même pour Liljana.
Les premières nuits furent longue, mais la première année très courte, ainsi que la deuxième. Liljana est un Ange, ou plutôt... Jusqu'au moment où elle se mit à faire voler ses jouets à travers l'appartement et qu'elle se mit à se cacher sous les meubles après une bêtise, pour éviter la fessée. Une vrai petite chipie rusée, mais tellement aimée.

En ce milieu de semaine, jeudi, 21h pour être plus précis. Ansley Donaldson se retrouva complètement épuisée. Sa journée a été assez dur puisque c'est celle où elle a le plus de cours à donner; ensuite elle du aller faire les courses, ainsi que du rangement et du ménage dans l'appartement. Seulement, la jolie Liljana -dont la journée s'était déroulée comme toutes les autres: Jouer, manger, dormir- fut prise par l'envie d'embêter sa chère maman. C'est donc avec aucune pitié et un grand sourire illuminant son visage qu'elle se mit à tout déranger dans l'appartement, elle cassa même un vase, Ansley vit plus de 30 jouets voler dans sa direction, les uns à la suite des autres, et se prit une poupée en pleine poire! Mais quelle mouche aurait piqué son enfant? Lyly devint incontrôlable! La petite fille se mit aussi à crier histoire de pousser sa mère à bout. Ce qui réussit, évidemment. D'ailleurs, Ansley réussit à la prendre pour la mettre dans son petit lit dans le salon, celui qui sert de sieste, et en repensant à toute les responsabilités qui pèsent sur ses épaules, au fait qu'elle doit jouer le rôle de maman mais aussi de père, elle craqua. Qu'avait-elle fait de mal pour que son amour la quitte? Voilà deux ans qu'elle ne s'était pas posé la question, tout allait bien, mais à présent, cela avait besoin de sortir, de s'extérioriser. Qu'avait-elle fait de mal pour que tout bascule? Debout derrière le canapé, en pleur, elle se laissa glisser jusqu'à terre en mordant sa main nerveusement. Deux ans qu'elle n'avait pas craqué à ce point. Étaient-ce les cris de sa fille qui faisaient ressurgir tout ces sentiments de douleur chez la brunette? Mais les cris de l'enfant se transformèrent en des pleurs déchirants, des pleurs pour s'excuser d'avoir fait toutes ces bêtises, et aussi de faire de la peine à sa maman.

Quelqu'un se mit à frapper bruyamment à la porte, du moins, c'est ce qu'elle cru entendre. Si son appartement explosait, elle ne l'entendrait même pas à cause des pleurs mêlés aux cris et de sa petite voix intérieur qui lui dit de se calmer, que ce n'est pas le moment de s'anéantir. Mais finalement, elle se rendit compte qu'elle pourrait entendre une explosion lorsque sa porte se retrouva complètement défoncée. Au tout début, faut avouer qu'elle pensait à une explosion, que son heure était déjà venue! Ainsi elle posa férocement ses mains sur ses oreilles et se mit à se balancer d'avant en arrière pour calmer ses nerfs. Jusqu'à ce qu'une personne la prit dans ses bras pour la réconforter. Elian. L'un de ses meilleurs amis. Elle remercia intérieurement le ciel et laissa son ami sécher ses larmes. Elle avait peut-être perdu un amour mais avait gagné quelque chose d'encore plus fort... Une vraie amitié. En effet, mister McEwen se montrait toujours présent pour elle et pour l'aider, de plus, Liljana l'aimait comme un membre de la famille. D'ailleurs, c'est ce qu'il était, d'un côté, vu qu'il est très souvent près des deux demoiselles. Avec sa petite plaisanterie, Ansley réussit à lui adresser un sourire.

« Merci. »

Voilà ce qu'elle parvint à dire entre deux petits hoquets de sanglots. Des sanglots qui n'eurent plus lieux dès qu'elle posa un tendre regard sur sa fille. Bon sang, ce qu'elle peut l'aimer sa Princesse. Son ami se décrocha d'elle en lui conseillant d'aller se faire couler un bain pendant qu'il garde l'enfant, il n'eut pas besoin de se répéter, la brunette accepta volontier! Elle tourna les talons pour se diriger vers la salle de bain, mais, arrivée au milieu de son beau salon royal, elle se tourna brusquement, posa ses poings sur ses hanches, et regarda sa porte qui a été à moitié brisée par un charmant pompier (a), elle se mit à faire de gros yeux en remarquant les dégâts, puis, en pointant un doigt vers Elian elle s'écria, sur un ton pas du tout méchant:

« MA PORTE! MA PORTE D'ENTRÉE! Je te préviens McEwen, tu as intérêt à la réparer sinon tu vas savoir ce que ça fait de passer par la fenêtre! »

Encore faudrait-il qu'elle puisse le porter! Donaldson tourna enfin les talons pour prendre son bon bain moussant. Un bel instant où elle pu faire le vide dans sa tête et ne se soucier de rien du tout. Sauf de sa porte. Non, de rien. Lorsqu'elle revint propre et toute vêtue, elle observa Elian rire aux anges avec la petite Liljana, ça aurait fait un beau tableau. Ansley s'accota à l'encadrement de la porte du salon afin de regarder ce tel spectacle, un sourire euphorique aux lèvres.

[ Désolé, c’est pas terrible >< ]

Elian était heureux. Heureux de voir qu’il pouvait aider son amie et que cette aide leur était bénéfique, à elle comme à lui. Le simple fait d’être là le comblait entièrement. De plus, Elian ne considérait pas que s’occuper d’un enfant était une corvée, au contraire, il adorait ça. Et alors que la jolie brune venait de lui dire merci, Elian s’empressa de rétorquer: « Ne me remercie pas Ansley. Je suis juste venu chez toi pour que tu me fasses à manger ! » Évidemment ce n’était pas vrai -bien que malgré l’heure tardive notre jeune pompier n’avait pas encore eu le temps de manger, il ne s’en plaignait pas- Elian cherchait juste une fausse excuse pour que son amie n’est pas à se sentir reconnaissante envers lui, elle ne lui devait rien, le fait est qu‘Elian était quelqu’un de profondément gentil et il protégeait et soutenait ceux qu‘il aimait sans compter. Notre jeune homme suivait du regard la jolie brune qui s’apprêtait à quitter la pièce lorsque celle-ci s’arrêta net en s’apercevant des dégâts matériels qu’avait causé son entrée fracassante: le bois de la porte avait été défoncé en grande partie et deux des charnières qui tenaient celle-ci avait sauté, laissant une porte d’entrée bancale qui ne servait plus à grand-chose. Ah oui quand même. Elian tenta tout de même un petit sourire navré très genre je-ne-contrôle-pas-ma-force-mais-c’était-pour-ton-bien, il ne put s’empêcher de rire à la menace proférée par Ansley et lui promit qu‘il la réparerait au plus vite.
Et une fois seul avec Liljana dont les pleurs n’avaient toujours pas cessé, Elian s’asseya sur un des fauteuils et serra doucement contre son torse la petite fille tout en lui murmurant d’apaisantes paroles. Il avait beau être le grand mec musclé tout ce qu’il y a de plus virile, il arrivait à garder une délicatesse surprenante avec la petite. Le jeune homme essayait ainsi de la calmer, mais très vite il dût se rendre à l’évidence: ce n’était pas bien efficace. Heureusement que notre jeune pompier n’était pas à cours d’imagination -ni à bout de force-, celui-ci se releva en prenant Liljana par la taille, & il l’envoya légèrement dans les airs avant de la rattraper -comme il avait si souvent vu des pères le faire pour amuser leurs enfants-, nul doute que si Ansley le surprenait, il se prendrait une engueulade monumentale de la part d’une maman trop anxieuse, mais cela fit éclater de rire la petite fille, qui en oublia les larmes coulant encore le long de ses joues, visiblement enchantée de cette nouvelle attraction, Elian recommença encore une fois, conquis par les éclats de rire de Liljana. Bon sang il était complètement dingue de cette gamine. Content d’avoir réussit à consoler l’enfant -et plutôt fière de lui d‘avoir réalisé un tel exploit-, Elian reprit place sur le canapé et posa Liljana sur ses genoux. C’était bien connu, les adultes avaient tendance à devenir quelque peu gaga voir même carrément débiles lorsqu’ils avaient un enfant dans les bras, et le jeune McEwen n’échappait pas à la règle, en effet celui-ci, prenant très à cœur son rôle de « baby-sitter » lorsque Ansley n’avait d’autre choix que de lui confier sa fille, s’amusait à montrer toutes sortes de grimaces & de gesticulations comiques à Liljana -d‘ailleurs on n’avait du mal à savoir lequel des deux cela faisait le plus rire-, Mais en ce moment même Elian avait entreprit de lui confier le plus sérieusement du Monde qu’il avait prévu de lui apprendre à se battre une fois qu’elle saurait marcher, et pour toute réponse, Liljana tapa ses petites mains dans celle du jeune homme tout en lui adressant un sourire rayonnant. Totalement captivé par son propre monologue, McEwen mit un moment à se rendre compte de la présence d’Ansley et ce n’est que lorsqu’il releva la tête qu’il remarqua que son amie les observait, adossée contre l’entrebâillement de la porte. Elian lui adressa un sourire, mais celui-ci s’estompa rapidement pour laisser place à une expression plus sérieuse: « Eh Ans’. Tu crois que je ferais un bon père ? » cette question parmi tant d’autres se bousculaient dans sa tête, depuis déjà quelques mois maintenant l’idée d’être papa était omniprésente dans son esprit et à défaut de savoir à qui il pourrait en parler, il avait décidé de dévoiler ce désir à son amie, elle était déjà mère d’une petite fille, peut-être qu’elle pourrait le comprendre ? Quoi qu’il en soit il ressentait le besoin de se confier : « Tu sais, j’ai presque 25 ans. J’aimerais bien… Avoir des enfants, pouvoir fonder une famille. C‘est idiot, hein ? » Elian soutint le regard de la jolie brune tout en lui parlant. Évidemment le problème était encore plus complexe, Ansley ignorait tout de l’amour qu’éprouvait son ami pour sa propre sœur jumelle, et à cause de cette liaison incestueuse l’impossibilité de pouvoir élever un jour leurs propres enfants prenait une toute autre forme, bien plus concrète. Stop. Cette expansion, cet aveux de ses sentiments ne lui ressemblait pas, il fallait qu’il arrête, ou il allait réellement se rendre ridicule, et ça il était hors de question, il avait tout de même sa fierté. Elian se dirigea vers la brunette et lui tendit Liljana afin qu’elle la prenne à nouveau dans ses bras, la petite suçant son pouce semblait parfaitement apaisée désormais. Le regard de notre homme se posa à nouveau sur l’entrée et trouva une solution à cette situation gênante qu’il avait lui-même provoqué : « Bon. J’ferais mieux de réparer cette porte qu’un abruti à défoncé ! » -Elian s’empara de la boite à outils qui se trouvait dans le hall -et qui d’ailleurs lui appartenait & dont il se servait pour réparer nombres de bricoles dans la maison des Donaldson- et commença à s’atteler à sa tâche.

» Doll McEwen; come on baby light my fire