Un lundi matin chez les McEwen [ Come on family ]

Que c’était bon de faire chambre à part avec sa fiancée qu’il n’aimait pas. Il avait un lit pour lui tout seul, il pouvait faire la grasse mat’, elle qui se levait toujours tôt, un vrai plaisir, même si elle l’attendait quasiment toujours pour déjeuner, et ça c’était ce qui l’agaçait le plus. La pièce qu’il aimait le plus dans cet endroit, c’était bien entendu sa chambre, car elle se démarquait du reste. Elle était toujours en bordel, des boules de papier ornant le sol, peu de gout dans cette chambre, c’était sur, il était plutôt du genre à acheter des choses utiles, et pas design. Drake était comme ça, il n’aimait rien de bien particulier, il était plutôt mystérieux, pour le comprendre fallait se lever de bonne heure. Il y avait des jours comme celui-ci, où il était d’humeur joueuse, mais ça il ne le savait pas encore, puisqu’il sommeillait encore. Sa vie avait changé, oui, bel et bien changé. Lui qui vivait dans une routine continuelle avec Eleanor, la fille qu’il n’aimerait probablement jamais, et à qui pourtant il ne le disait pas, de peur de vexer Papa. Drake, c’était le grand enfant, qui avait toujours terriblement manqué d’affection, puisque ses parents voyants que les autres se débrouillaient, pensaient qu’il ferait de même. Mais non. Passé dont il avait horreur, présent qu’il n’aimait pas, et pourtant futur qu’il s’annonçait bon. Toujours porter un regard sur le futur.

Il se retourna dans le lit, plusieurs fois, puis il s’étira tel un chat, avant d’ouvrir les yeux, dans la pénombre de la chambre. Il fit tomber sa couette au sol, et sortit de son lit, s’asseyant sur le bord, s’étirant une nouvelle fois, se passant la main dans les cheveux. Baillant un coup, vêtu d’un simple caleçon, il finit par se lever, et aller ouvrir les volets. La lumière pénétrant dans sa chambre, il regarda sa montre, posée sur la table de nuit : 11h15. Il était bien tôt pour une fois, il allait pouvoir prendre son temps, et enfin passer un moment tranquille sans que sa fiancée ne soit là. Il n’avait aucune photo d’elle d’ailleurs, tandis qu’elle en avait des tonnes de lui. Enfin, là n’était pas le sujet. Le plus jeune des McEwen, toujours en caleçon, alluma machinalement son ordi, et chercha dans son placard de quoi s’habiller, avant d’aller à la douche. Il faisait penser à un ado comme il s’habillait, alors qu’il avait déjà 23 ans. Passant un long moment sous la douche, il en ressortit, tout propre et habillé. Voyant l’heure, il se disait bien que tout le monde devait déjà être réveillé, alors il sortit de sa chambre pour se diriger vers le salon. Il ne faisait pas de bruit, il marchait à pas de loup, il voulait surprendre comme un grand enfant, sa sœur, ou un de ses frères, bien qu’il était sur que seule sa sœur se trouvait là.

Ouvrant la porte doucement, il constata que sa sœur était debout sur le canapé, vêtue d’un t-shirt d’Elian. Très vite, ni une ni deux, sans réfléchir, il fonça comme un dératé sur sa sœur, afin de la faire basculer en arrière. Une fois tous deux sur le canapé, il commença à la chatouiller partout, se mordillant la lèvre, et riant de bon cœur. Quand il eut fini, il se releva, se passant une nouvelle fois la main dans ses cheveux, se remettant le t-shirt en place, puisque celui-ci avait bien été bougé dans tous les sens durant sa partie de rigolade. Il continua alors, en prenant la parole :

« La nuit a été courte je vois, Doll… Que diable le bel Elian a encore fait de toi ? Mon dieu rien que d’y penser, c’est encore pire que de penser à coucher avec Eleanor. »

Souriant, il contemplait alors sa sœur, et grimaça quand il se rendit compte que l’appartement puait la clope. Il ouvrit en grand toutes les fenêtres, peu importe s’il faisait froid, il avait horreur de cette odeur.

« Doll, tu pourrais quand même respecter les autres, et fumer à la fenêtre, tu sais bien que j’ai horreur de cette odeur ! »

Ce n’était tout de même pas suffisant pour lui en vouloir. Il avait des tas de choses à lui raconter. Car oui, il avait passé une journée de la veille, vraiment…Géniale… Il s’en étonnait encore. Lui discuter avec la belle Bunny, lui demander le numéro de la belle Bunny…lui et Bunny…Ca y est il partait dans ses rêveries.

[C'est vraiment pourri je m'en excuse, mais j'ai du m'arrêter 50 fois durant son écriture, donc c'est pas linéaire!]

[ C'est vraiment nul mais je voulais vite répondre... et je fais que des trucs nuls >.< ]

Doll poussa un cri mêlant stupeur – elle ne s’attendait clairement pas à ce qu’on lui fonce dessus aussi soudainement – et appréhension avant de s’écraser sur le canapé de cuir dont elle venait à peine de s’extirper, à croire que c’était genre son destin d’y rester allongée toute la matinée, rien ne servait de lutter. « DRAKEEEEE » s’écria-t-elle vivement sans même prendre la peine de tourner la tête vers le jeune homme qu’elle avait parfaitement reconnu. En effet, elle savait pertinemment que Texas bien que très joueur n’était pas du genre à se jeter sur elle de la sorte – il aurait bien trop peur d’écraser et blesser sa frêle sœur ce qu’il ne pourrait ensuite jamais se pardonner – et elle aurait sut qu’Elian était dans la pièce dès qu’il en aurait franchi la porte, une sorte d’instinct, de sixième sens, un pincement au cœur qu’elle ressentait toujours lorsque son jumeau était près d’elle. Doll en avait donc déduit que c’était Drake qui s’était jeté sur elle de la sorte, elle avait de toute façon reconnu le parfum du jeune homme. Non content de lui avoir fichu une frousse plus que monumentale, Drake s’attaqua à un point sensible de la jeune femme : les chatouilles. Se tortillant dans tous les sens pour essayer d’échapper aux mains de jeune homme, Doll ne pouvait s’empêcher de rire avec son jeune frère. Drake la relâcha enfin et se releva alors que Doll resta encore un court moment allongée, les cheveux éparpillés autour de son visage faussement angélique, sa maigre poitrine se soulevant au rythme de sa respiration saccadée. Après avoir reprit son souffle, elle tendit sa douce et fine main à son frère pour qu’il l’aide à se redresser, ce qu’il fit promptement, et lui adressa un sourire malicieux avant de passer sa main dans ses cheveux pour lui ébouriffer en riant car elle savait pertinemment qu’il détestait qu’elle le décoiffe, ce qu’elle faisait donc perpétuellement. Non pas qu’elle veuille embêter son frère intentionnellement, elle aimait juste le taquiner et voir l’expression excédée, qu’elle trouvait particulièrement amusante, s’affichait sur son visage. A la phrase qu’il prononça et son allusion à sa relation, disons particulièrement, avec Elian, Doll se contenta d’afficher son éternel petit sourire au coin pour le moins énigmatique, mélange entre malice, charme et ironie, mélange que l’on retrouvait dans le pétillement de ses sublimes yeux noisettes. Elle ouvrit sa petite bouche rouge sang pour lui répondre lorsqu’il se releva brusquement pour ouvrir les fenêtres et ne put s’empêcher de faire une remarque sur la cigarette et sur non-respect d’autrui. Elle leva les yeux au ciel, poussa un soupire et répondit d’un ton plutôt cassant. « Oh s’il te plait Drake, évite de me servir le même discours que maman, tu sais bien que j’ai horreur qu’on me fasse la moindre remarque particulièrement sur ce sujet là ». Elle lui décrocha ensuite un sourire froid puis se rendit compte que la façon dont elle venait de s’adresser à son cadet n’était pas des plus sympathique et allait se racheter par une petite moue boudeuse dont elle avait le secret ainsi qu’un de ses regards-plus-attendrissants-tu-meurs lorsque Elian débarqua dans la pièce et instantanément Doll ne pensa à plus rien d’autre.

Doll et Elian avaient partagé pendant un peu moins de neuf mois le ventre de leur très distinguée mère – Doll avait d’ailleurs le plus grand mal à imaginer madame McEwen enceinte et de surcroît avec un ventre deux fois plus gros que la normale – et inévitablement cela créé des liens, des liens très forts voire trop forts. En effet, la relation qui existait entre les deux jeunes gens n’était clairement pas conventionnelle. Bien au-delà de l’amour fraternel qui unissait généralement un frère et une sœur, Doll ressentait une passion dévorante, un désir inexplicable, un amour sans bornes pour Elian. Contrairement à leur adolescente durant laquelle leurs sentiments étaient flous, Doll et Elian savaient à présent parfaitement que ce qu’il existait entre eux dépassait, et de loin, une simple relation fraternelle. Doll ne pouvait même pas concevoir le fait d’être séparée de lui plus de quelques heures. Il lui était indispensable. Doll ne pouvait même pas concevoir le fait qu’une autre femme s’approche de lui. Il n’était qu’a elle, rien qu’a elle, exclusivement. Doll ne pouvait concevoir le fait de renoncer à ses baisers, ses caresses, à son corps contre le sien et ce même si tout cela était profondément immoral. Elle ne fit même pas attention à ce qu’il avait bien put dire à Drake, tant son attention était exclusivement portée sur son regard, son regard qui s’adoucissait au fur et à mesure qui le plongeait dans le sien. Doll se noyait, elle se noyait dans les yeux d’Elian, son frère, son jumeau, son amant, sa vie. Elle ne put reprendre son souffle qu’après avoir sentie ses bras entourer son corps excessivement mince, sa tête se poser doucement sur son épaule, son corps se détendre contre le sien, sa voix chaude et grave murmurer à son oreille les mots qu’elle avait envie d’entendre. Elle lui murmura en retour un tout simple « Tu m’as manqué aussi » , ils n’avaient pas besoin de plus pour exprimer tout l’amour qu’ils se portaient, ils se comprenaient parfaitement, puis Doll ferma les yeux, profitant de cet instant où elle se sentait si bien, si heureuse et légère et ce tout simplement grâce à lui. Elian était sans contexte son oasis, sa bulle d’air, la bouée à laquelle elle se raccrochait pour ne pas sombrer. Car Doll était une personne instable, inconsciente et fragile dont les crises de rages, de pleures ou d’excès en tout genre étaient fréquentes. Oui, la petite princesse McEwen, chouchoutée à l’excès et surprotégée par toute la famille, n’était pas une personne facile à vivre et seule la présence d’Elian lui permettait de rester un minimum calme et sereine. Son frère mis fin à l’étreinte et se mit lui aussi à lui faire une remarque sur la cigarette, allant même jusqu’à lui enlever celle qu’elle avait entre les doigts quelques instants plus tôt pour l’écraser contre la table basse. Inutile de préciser que si une autre personne que lui avait osé faire la même chose, Doll aurait piqué une de ses légendaires crises de nerfs mais c’était Elian et cela changeait tout. « Je devrais oui… » se contenta-elle de répondre d’un ton absent en haussant ses gracieuses épaules, le fixant de son regard toujours aussi pétillant. Il se tourna alors vers Drake, pour parler bouffe, et Doll en profita alors pour prendre une nouvelle cigarette dans son paquet déjà presque vide. « Elian, tresor, Drake n’est pas ton esclave…» Doll avait prononcé ses mots, d’un ton amusé, tout en expirant doucement la fumée qu’elle venait d’inspirer. C’est à ce moment là que Texas, leur frère aîné, le seul et l’unique, fit son entrée dans la pièce et se jeta littéralement sur la nourriture. « Texy ! » s’écria-t-elle d’un ton enjoué, véritablement heureuse d’avoir tous ses frères avec elle. « Tu pourrais dire un bonjour plus correcte au lieu de te jeter sur la bouffe comme ça » poursuivit-elle d’un ton boudeur. Tournant le dos à son frère-le-mal-poli-qu’elle-avait-décidé-d’ignorer-completement , Doll se blottit contre Elian, laissant son dos aller contre le torse du jeune homme, puis tourna la tête vers Drake et lui dit d’un ton amusé, les yeux pétillants. « Alors Draky, aurais-tu quelque chose à nous révéler ? ». Oui, Doll avait remarqué les yeux pétillants du jeune homme, son sourire plus resplendissant et la façon dont il avait de battre les paupières plus vite caractéristique d’un Drake qui mourrait d’envie de révéler quelque chose…